Toute petite parcelle de 20 ares, elle est située sur la partie ouest de l’appellation sur l’un des terroirs les plus caillouteux de l’appellation. En effet, le sol argilo-calcaire est recouvert de gros galets de silice. C’est certainement notre parcelle la plus difficile à travailler.
Compte tenu de son exposition et du type de sol, c’est un terroir qui concentre beaucoup les caractéristiques des cépages. En effet, les galets accumulent la chaleur pendant la journée pour la redonner la nuit, jouant ainsi le rôle de petits radiateurs. Effet qui est renforcée par son exposition ouest qui garde le soleil tard dans la journée.
Elle est plantée en picpouls. Ce cépage a un bouquet riche de pamplemousse blanc ou rose selon les années, que suit une forme acide, fraiche, peu tannique mais fine. Ses défauts sont une structure légère avec, lorsqu’il est cultivé à rendement important, une amertume en fin de bouche.
Le fait d’avoir choisi un terrain qui limite les rendements et qui concentre, fait que sa structure devient ainsi digne de figurer dans un assemblage de Châteauneuf, tout en gardant sa fraîcheur et sa finesse nécessaires aux vins blancs. Je profite aussi des arômes d’agrumes pour apporter de l’originalité à mes blancs.
Dans mes cuvées, bien sûr, je l’utilise pour mon Châteauneuf-du-Pape blanc mais aussi, les années où la sècheresse a fait perdre de la fraîcheur aux raisins rouges, en complément pour les cuvées Domaine, voire, en toute petite quantité pour la cuvée Paule Courtil. C’est donc un joker précieux pour apporter, de façon la plus naturelle qui soit, l’acidité qui peut quelquefois manquer.